FLÛTISTES
|
Herbie
Mann
(fl, alto fl)
|
|
De son vrai nom Herbert
Jay Solomon, Herbie Mann est né à New York en 1930. À neuf
ans, après avoir entendu Benny Goodman, il étudie la clarinette,
puis se met plus tard au saxophone ténor. En 1953, il apprend
que l'accordéoniste Mat Matthews cherche un flûtiste de
jazz ; bien qu'il ne connaisse presque rien à l'instrument,
il se propose néanmoins et rejoint le groupe. Il se perfectionne
rapidement et enregistre l'année suivante son premier album
solo pour le label Bethlehem. Il s'intéresse bientôt à la
musique afro-cubaine, puis découvre la bossa-nova lors d'une
tournée au Brésil. Il obtient en 1961 un grand succès commercial
avec l'album Live at the Village Gate puis, séduit
par le Rythm & Blues, enregistre en 1969 le mythique album
Memphis Underground. Il connaît une perte de vitesse
dans les années quatre-vingt mais revient sur le devant
de la scène lorsqu'il fonde son propre label, Kokopelli
Records, en 1991.
Sans aucun doute le flûtiste de jazz le plus populaire (il
est resté en tête du classement des lecteurs de Down Beat
pendant quatorze ans !), Herbie Mann a fait preuve au cours
de sa longue et très prolifique (il a une centaine d'albums
solo à son actif) carrière d'une insatiable curiosité musicale,
explorant des genres aussi divers que le be-bop, la bossa-nova,
le reggae, le funk ou la disco. Souvent méprisé par les
puristes en raison de son immense succès commercial, il
est pourtant un fort bon soliste, ayant influencé de nombreux
flûtistes (notons qu'il a enregistré notamment avec Buddy
Collette, Sam Most, Bobby Jaspar et Dave Valentin). Aujourd'hui,
à septante ans passés, il continue à jouer avec la même
énergie et la même passion qu'à ses débuts.
Jazz Masters 56 (compilation ; 1957-1960) Verve
Herbie Mann / Bill Evans : Nirvana (1964) Rhino
Do the Bossa Nova / My Kinda Groove (1962 / 1965) Collectables
Jazz Classics
Memphis Underground (1969) Atlantic
The Best of Herbie Mann (1970) Atlantic
65th Birthday Celebration (live ; 1995) Light Years
|
Malik
Mezzadri, dit " Magic Malik " (fl,
alto fl, picc, vcls)
|
|
Malik Mezzadri est
né en 1969 en Côte d'Ivoire, mais passe son enfance en Guadeloupe.
Il commence la flûte à bec à six ans, avant de passer à
la flûte traversière. A 17 ans, il entre au Conservatoire
de Marseille, d'où il ressort, deux ans plus tard, avec
le premier prix de flûte. En 1989, il part pour Paris et
entre au CIM, une école de jazz ; c'est là qu'il rencontre
le saxophoniste du groupe de reggae Husman Spirit, qui lui
propose de rejoindre la formation. Entre 1990 et 1996, Malik
collabore, en temps que flûtiste et arrangeur, à de nombreux
projets : FFF, Malka Family, Lio, Laurent Garnier, St-Germain,
etc. En parallèle, il fonde le Magic Malik Orchestra, groupe
avec lequel il sort un premier album en 1997 (HWI,
malheureusement épuisé). La même année, il rencontre le
saxophoniste Julien Loureau, avec qui il collaborera régulièrement
par la suite. En 2001, il signe chez Label Bleu, et sort
l'excellent 69 96 .
S'il y a un seul flûtiste qui ne vole pas son surnom, c'est
bien Magic Malik ! Virtuose impressionnant, il met sa technique
tout entière au service de son imagination débridée. Soliste
audacieux, il raffole des phrases rapides et sinueuses,
maîtrisant le jeu out à la perfection, mais ne l'utilisant
jamais gratuitement. Comme pour Roland Kirk, sa principale
influence, sa voix ne lui sert pas simplement à agrémenter
son jeu, mais devient partie intégrante de celui-ci. Cela
lui permet non seulement de varier les sonorités presque
à l'infini, mais aussi de disposer en quelque sorte d'un
second instrument, d'une seconde voix, justement, l'autorisant
d'une certaine façon à dialoguer avec lui-même. Il est sans
aucun doute l'un des flûtistes les plus novateurs de la
scène actuelle.
Julien Loureau Groove Gang : City Boom Boom
(1998)
Warner Jazz
Julien Loureau : Gambit (2000) Warner Jazz
Magic Malik Orchestra : 69 96 (2001) Label
Bleu
Booster : Loop in Release (2001) Blue Note
|
|
James Moody est né à Savannah,
en Géorgie, en 1925. Il commence le saxophone alto à 16
ans. En 1946, il entre dans l'orchestre de Dizzy Gillespie,
avec qui il collaborera régulièrement par la suite. Il passe
quelques années en Europe, puis regagne les Etats-Unis en
1951. Il monte alors un septette qui connaîtra de nombreux
changements de personnel. Au milieu des années cinquante,
après avoir subi une cure de désintoxication, il se met
à la flûte. Dans les années septante, il déménage à Las
Vegas et ne joue pratiquement plus de jazz. Cependant, la
décennie suivante, il fait un come-back très remarqué, rejoue
avec Gillespie (1980-1981), et fait plusieurs tournées en
Europe. Notons encore qu'il a été nommé meilleur flûtiste
de l'année dans le Down Beat Critics' Poll de 1967 à 1974.
D'un
haut niveau technique, James Moody est considéré comme l'un
des meilleurs "doubleurs" de sa génération. Soliste dans
la pure tradition du be-bop, il est également un compositeur
talentueux. À la flûte, il possède une sonorité chaleureuse
et un vibrato agréable. Bien qu'il fasse généralement preuve,
dans ses solos, d'une grande complexité rythmique et d'une
extrême vélocité même sur les tempos lents (ses phrases-éclairs
en double détaché constituent l'une des facettes les plus
spectaculaires de son jeu), il ne se départit jamais d'un
certain lyrisme et d'un sens de la mélodie très dévelloppé.
Moody's Mood for Love (1956) Chessmates
Dizzy Gillespie : Jambo Caribe (1964) Verve
The Blues and Other Colors (1969) Milestones
|
|
Né en 1930 à Atlantic City,
dans le New Jersey, Sam Most devient rapidement professionnel
grâce à son frère Abe, clarinettiste renommé. En 1948, il
entre chez Tommy Dorsey, puis passe dans les orchestres
de Shep Fields, Boyd Reaburn et Don Redman, avant de former
son propre groupe. En 1953, il enregistre son premier album
solo, Undercurrent Blues, ce qui lui vaut d'être
nommé "New Star" par le magazine américain Down
Beat l'année suivante. Il fait de nombreuses tournées, notamment
avec le Buddy Rich Orchestra (1959-1961). À partir du milieu
des années soixante, il uvre principalement comme
musicien de studio (il accompagne Sarah Vaughan, Carmen
McRae, Tony Bennet, Frank Sinatra
).
Musicien
discret, souvent oublié des critiques, Sam Most a néanmoins
inspiré nombre de flûtistes, parmi lesquels Herbie Mann,
James Moody, Hubert Laws, Joe Farrell, Yusef Lateef et même
Roland Kirk. Quoique la précision de ses attaques laisse
un peu à désirer, il possède un superbe sens du phrasé,
ainsi qu'une grande aisance harmonique. Son style nerveux
repose largement sur les staccatos; ses phrases ultra-rapides,
exécutées en double détaché (un peu à la manière de James
Moody) constituent d'ailleurs l'un des aspects les plus
marquants de son jeu. Notons encore que, inspiré par le
contrebassiste Slam Stewart, il est le tout premier flûtiste
à jouer et chanter simultanément dans l'instrument.
Herbie Mann / Sam Most 5tet (1955) Bethlehem Mostly Flute (1976) Xanadu
Ray Brown / Monty Alexander / Sam Most: A Ray Brown
3 (1983) Concord Jazz
|
|
|