David Newman est né à Corsicana, au Texas, en 1933, mais il passe son enfance à Dallas, où il étudie tout d'abord le saxophone alto. C'est à cette époque que son professeur de musique lui donne le surnom de " Fathead " (" Grosse Tête ") à cause de son penchant à mémoriser la musique plutôt que de lire les partitions. Bien qu'il soit féru de be-bop, il est contraint pour des raisons financières de jouer principalement du blues et du R & B, notamment dans les formations de Lowell Fulson et de T-Bone Walker. En 1954, il entre chez Ray Charles, avec lequel il restera dix ans. Vers 1959, il se met à la flûte, et, la même année, grave son premier album en tant que leader, Ray Charles Introduces Fathead Newman. Par la suite, il enregistre beaucoup, autant comme leader que comme sideman. Il joue notamment dans le groupe d'Herbie Mann, The Family of Mann, jusqu'en 1974. En 1980, il s'installe à New-York, puis déménage pour Woodstock en 1993, où il vit aujourd'hui en compagnie de sa femme, qui est aussi son manager.

Bien qu'il soit avant tout un remarquable saxophoniste, " Fathead " Newman est également un flûtiste plus qu'acceptable. Son jeu fougueux et très bluesy est particulièrement mis en valeur sur ses enregistrements pour le label Atlantic dans les années '70. Il continue aujourd'hui, à près de septante ans, à sortir un album par année ; en janvier 2002, ce sera " Freedom / Amadala ".

Newmanism (1974) Atlantic
Mr. Fathead (1976) Warner Bros
Still Hard Times (1982) Muse
Atlantic Jazz Flutes (compilation ; 1994) Atlantic

 

James Newton est né à Los Angeles en 1953. Au lycée, il joue d'abord de la basse électrique dans des groupes de rythm & blues, puis apprend le saxophone et la clarinette basse. Séduit par Eric Dolphy, il se met à la flûte à 17 ans et étudie avec Buddy Collette puis Jim Walker. Travailleur infatigable, il entre bientôt au California State College, en section musique, où il fait de multiples rencontres: Arthur Blythe, David Murray, John Carter… En 1975, son diplôme en poche, il part pour New York et y fait la connaissance d'Anthony Davis. Deux ans plus tard, il décide de se consacrer uniquement à la flûte et sort son premier album, Flute Music. En 1985, il enregistre chez Blue Note un hommage à Duke Ellington, The African Flower, qui sera sacré meilleur disque de l'année par la revue Down Beat. Cette même revue l'a d'ailleurs élu meilleur flûtiste de l'année sans interruption depuis 1982.

Compositeur et arrangeur accompli, James Newton est sans doute le flûtiste à posséder la meilleure technique dans le domaine du jazz. Il a une maîtrise parfaite de tous les effets contemporains: multiphoniques, pizzicato, micro-intervalles, flatterzunge, respiration circulaire et surtout effets de voix, particulièrement dans le registre suraigu. Généralement classé dans les musiciens d'avant-garde, il reste néanmoins très attaché aux racines de la musique noire américaine. Parmi ses principales influences, il faut citer, outre Dolphy, Duke Ellington, Billy Strayhorn, Charles Mingus, Jimi Hendrix, ainsi que des compositeurs contemporains comme Ravel. Dans ses improvisations, il affectionne particulièrement les phrases rapides et fortement chromatiques, et fait preuve d'une imagination et d'une audace rarement égalée.

Axum (1982) ECM
James Newton (1983) Grammavision
Echo Canyon (1984) Celestial Harmony
Luella (1984) Grammavision
The African Flower (1985) Blue Note
Romance and Revolution (1987) Blue Note
David Murray / James Newton Quintet (1991) DIW