FLÛTISTES |
H.
Mann / S. Most : The Herbie Mann-Sam Most Quintet 1955 Bethlehem
; durée totale : 40'35'' | |
Musiciens :
Herbie Mann (fl 1, 3, 4, 7, 8 et 11; alto fl 2, 5, 6, 9 et 10) ; Sam Most (fl)
; Joe Puma (elg) ; Jimmy Gannon (b) ; Lee Kleinman (dms).
Titres
: Fascinating Rythm (Gerschwin) ; Why Do I Love You ? (Hammerstein,
Kern) ; It's Only Sunshine (Puma) ; Love Letters (Heyman, Young)
; Let's Get Away From It All (Adair, Dennis) ; Flying Home (Hampton,
Goodman) ; I'll Remember April (De Paul, Ray, Johnston) ; Empathy
(Most) ; It Might as well Be Spring (Hammerstein, Rodgers) ; Just One
of Those Things (Porter) ; Seven Come Eleven (Goddman). Un
enregistrement historique, où Herbie Mann et Sam Most, les deux prétendus
" frères ennemis ", démontrent les possibilités
de la flûte comme instrument de jazz. Le répertoire, composé
principalement de standards du be-bop, est arrangé de façon subtile
pour les deux flûtes. A noter que sur I'll Remember April et Seven
Come Eleven, Most chante dans son instrument tout en jouant ; cette technique,
qu'il est le premier à utiliser, sera par la suite reprise par de nombreux
flûtistes, et notamment par un certain Roland Kirk, près de six ans
plus tard
Autre critique du même album
: http://www.52ndstreet.com/reviews/reissues/mann_most.html
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Eric
Dolphy : Live In Europe vol. 1 1961 Prestige
; durée totale : 35'03'' | |
Musiciens : Eric Dolphy
(fl 1 et 2, bcl 3 et 4) ; Chuck Israels (b 1) ; Bent Axen (p 2 et 3) ; Erik Moseholm
(b 2 et 3) ; Jorn Elniff (dms 2 et 3).
Titres : Hi Fly (Weston)
; Glad to be Unhappy (Rodgers, Hart) ; God Bless the Child (Herzog,
Holiday) ; Oleo (Rollins).
Cet album est constitué
d'extraits d'un concert que Dolphy donna à Copenhague le 8 septembre 1961.
Il est accompagné pour l'occasion par trois musiciens danois, que l'on
entend sur deux des titres selectionnés ici : Glad to be Unhappy
et Oleo. Cet enregistrement illustre à merveille la position charnière
dans laquelle se trouvait Dolphy, à cheval entre deux univers musicaux:
d'un côté, le repertoire est composé exclusivement de standards
chers aux musiciens be-bop, et les thèmes sont parfaitement reconnaissables
; d'un autre côté, la façon dont Dolphy improvise s'écarte
fortemment du jeu be-bop : phrases anguleuses et torturées, cassures rythmiques,
stridences, etc. Les deux séléctions ou l'on entend Dolphy à
la flûte démontrent son excellente maîtrise de l'instrument
; en particulier, Hi-Fly, en duo avec le contrebassiste Chuck Israels,
reste l'une des plus belles illustrations du talent de Dolphy en tant que flûtiste.
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Roland
Kirk : I Talk With the Spirits 1964 Verve
; durée totale : 40'55'' | |
Musiciens : Roland
Kirk (fl 1 et 3-9 ; alto fl 2 et 10 ; wood fl 1) ; Horace Parlan (p 1-4, 6, 7
et 10 ; celeste 9) ; Michael Flemming (b 1-4, 6, 7, 9 et 10)) ; Walter Perkins
(dms & perc 1, 4, 6, 7, 9 et 10) ; Bob Moses (vb 5 et 7) ; Crystal-Joy Albert
(vcls 1 et 7).
Titres : Serenade to a Cuckoo (Kirk) ; We'll
Be Together Again / People (Fisher, Laine / Merrill, Styne) ; A Quote From
Clifford Brown (Kirk) ; Trees (Kirk) Fugue'n and Alludin' (Kirk) ;
The Buisness Ain't Nothin' but the Blues (Kirk) ; I Talk With the Spirits
(Kirk) ; Ruined Castles (Kirk) ; Django (Lewis) ; My Ship
(Weil, Gerschwin).
Sur cet album, Kirk, pour la seule fois
de sa carrière discographique, abandonne ses multiples saxophones pour
se consacrer uniquement à la flûte. Et l'on ne peut que l'approuver,
tant il semble avoir vingt ans d'avance sur tous les autres flûtistes de
l'époque (excepté peut-être Eric Dolphy) : il joue une mélodie
tout en en chantant une autre simultanément, improvise accompagné
par une simple boîte à musique, dialogue avec son batteur en employant
la percussion des clés, utilise la respiration circulaire
Et même
lorsqu'il joue de manière conventionnelle, sans effet spécial, force
est de reconnaître qu'il ne sonne comme aucun autre. Pour couronner le tout,
la réédition chez Verve de cet album (paru à l'origine chez
Limelight) est superbe, alors pourquoi bouder son plaisir ? Autre
critique du même album : http://www.52ndstreet.com/reviews/reissues/kirk_spirits.html
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Hubert
Laws : The Laws of Jazz / Flute By-Laws 1965 / 1966 Rhino
; durée totale : 69'09'' | |
Musiciens : The
Laws of Jazz : Hubert Laws (fl, picc) ; Chick Corea (p) ; Richard Davis (b) ;
Bobby Thomas (dms 1,3 et 6) ; Jimmy Cobb (dms 2,4,5 et 7). Flute By-Laws : Hubert
Laws (fl, picc) ; Marty Banks (tp & fl-h) ; Jimmy Owens (tp & fl-h) ;
Garnett Brown (tb) ; Carmelo Garcia (timbales 8, 10-12 et 14) ; Benny Powell (tb
& btb 8, 10 et 11) ; Chris White (b 8, 10 et 11) ; Ray Lucas (dms 8, 10 et
11) ; Victor Pantoja (cga 8, 10 et 11) ; Rodgers Grant (p 8, 11) ; Chick Corea
(p 9, 10 et 12-14) ; Tom McIntosh (tb 9 et 12-14) ; Bobby Thomas (dms 9 et 12-14)
; Richard Davis (b 9, 13) ; Israel " Cachao " Lopez (b 12, 14) ; Raymond
Orchart (cga 12, 14) ; Bill Fitch (perc 12, 14) ; Sam Brown (elg 13).
Titres
: The Laws of Jazz : Miss Thing (Thomas) ; All Soul (Lewis)
; Black Eyed Peas and Rice (Laws) ; Bessie's Blues (Laws) ; And
Don't You Forget It (Thomas) ; Bimbe Blue (Laws) ; Capers (McIntosh).
Flute By-Laws : Bloodshot (Laws) ; Miedo (Grant) ; Mean Lene
(Laws) ; No You'd Better Not (Laws) ; Let Her Go (Laws) ;
Strange Girl (Laws) ; Baila Cinderella (Laws).
Il
sagit de la réédition sur un seul CD des deux premiers albums
dHubert Laws, parus à lorigine chez Atlantic. Les compositions,
oscillant principalement entre latin jazz et blues, avec quelques touches de swing,
sont soignées, de même que les arrangements. Les musiciens remplissent
parfaitement leur rôle, en particulier Chick Corea, fantastique comme (presque)
toujours. Laws, formé à lécole de la musique classique,
démontre quil est avant tout un jazzman, et surtout un soliste hors
du commun. Sa sonorité est magnifique, propre et chaude à la fois,
et chacun de ses chorus est un modèle délégance et
dinventivité. On comprend aisément que par la suite, ce disque
(ou plutôt ces disques) aient influencé tant de flûtistes.
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Herbie
Mann : Memphis Underground 1969 Atlantic
; durée totale : 36'12'' | |
Musiciens : Herbie Mann
(fl) ; Roy Ayers (vb 1-4 ; cga 5) ; Larry Corryell (elg 1, 3) ; Sonny Sharrock
(elg 3, 4) ; Reggie Young (elg) ; Bobby Emmons (org) ; Bobby Wood (elp & p)
; Tommy Cogbill ou Mike Leech (elb) ; Gene Christman (dms) ; Miroslav Vitous (elb
3).
Titres : Memphis Underground (Mann) ; New Orleans
(Guida, Royster) ; Hold On I'm Comin' (Hayes, Porter) ; Chain of
Fools (Covay) ; Battle Hymn of the Republic (trad., arr. Mann).
Cet
album, enregistré à Memphis, est sans doute le plus célèbre
de l'histoire de la flûte jazz. Le répertoire est composé
presque exclusivement de standards du rythm & blues et de la soul. La section
rythmique, constituée de musiciens de studios, est puissante et stable
comme le roc(k), et offre un contraste saisissant avec les envolées des
solistes, tous au meilleur de leur forme. L'auteur de ces lignes confesse volontiers
un faible pour le morceau final, Battle Hymn of the Republic, long crescendo
de 7 minutes, où Mann, touché par la grâce, nous offre l'un
des plus beaux solos de flûte jamais enregistrés.
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Hubert
Laws : In the Beginning 1974 CTI
; durée totale : 63'32'' | |
Musiciens : Hubert Laws
(fl 1-8 ; alto fl 4 ; picc 5) ; Ronnie Laws (ts 1) ; Gene Bertoncini (elg &
accg) ; Bob James (p & elp) ; Dave Friedman (vb) ; Clare Fischer (elp 1 ;
p 8) ; Rodgers Grant (p 8) ; Richard Tee (el org 4) ; Ron Carter (b) ; Steve Gadd
(dms) ; Airto [Moreira] (perc) ; David Nadien, Emanuel Vardi et George Ricci (cordes
3).
Titres : In the Begenning (Fischer) ; Restoration
(Blanchard) ; Gymnopedie 1 (Satie) ; Come Ye Disconsolate (trad,
arr. Laws & James) ; Airegin (Rollins) ; Moment's Notice (Coltrane)
; Reconciliation (Grant) ; Mean Lene (Laws).
Ce
disque éclectique, enregistré en trois jours, démontre l'extraordinaire
polyvalence d'Hubert Laws. Qu'il s'agisse de be-bop, de blues, de gospel, de latin
jazz, de funk ou de musique classique, partout le flûtiste fait preuve d'une
parfaite aisance. La rythmique " maison " de CTI (James, Carter et Gadd),
toujours aussi efficace, confère une unité certaine à cet
album, malgré l'hétérogénéité du répertoire.
Airegin constitue le morceau de bravoure du disque : Laws, accompagné
du seul Steve Gadd, se livre à une performance époustouflante, marquant
à lui seul, au cours de son long chorus, l'harmonie complexe de ce standard. Autre
critique du même album : http://www.allaboutjazz.com/REVIEWS/R1297_21.HTM
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Chick
Corea : Friends 1978 Polydor
; durée totale : 51'13'' | |
Musiciens : Chick Corea
(p ; elp) ; Joe Farrell (ss & ts 1, 4 et 8 ; fl 2, 3 et 5-7) ; Eddie Gomez
(b) ; Steve Gadd (dms 1, 2, 4-6 et 9).
Titres : The One Step
(Corea) ; Waltse for Dave (Corea) ; Children's Song 5 (Corea)
; Samba Song (Corea) ; Friends (Corea) ; Sicily (Corea) ;
Children's Song 15 (Corea) ; Cappucino (Corea).
Friends
est un disque intimiste, sobre, réalisé " entre amis ",
d'où son titre. Les compositions sont superbes ; on retrouve dans la plupart
de celle-ci les influences latines et hispaniques chères à Corea.
Les quatre musiciens donnent le meilleur d'eux-mêmes, et font preuve de
surcroît d'une remarquable cohésion de groupe. Joe Farrell prouve
une fois encore qu'il est aussi bon saxophoniste que flûtiste, et son solo
sur le morceau Friends est une véritable pièce d'anthologie. Peut-être
le meilleur disque de Corea.
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James
Newton : The African Flower 1986 Blue
Note ; durée totale : 43'27'' | |
Musiciens : James Newton
(fl, arr) ; John Blake (v) ; Arthur Blythe (as) ; Olu Dara (cornet) ; Sir Roland
Hanna (p) ; Jay Hoggard (vb) ; Milt Grayson (vcls 3) ;Rick Rozie (b) ; Billy Hart
(dms 1, 2, 4, 7) ; Pheeroan Aklaff (dms 3, 5 ; tavil & talking dms 2) ; Anthony
Brown (maracas, finger cymbal).
Titres : Black and Tan Fantasy
(Ellington, Miley) ; Virgin Jungle (Ellington, Strayhorn) ; Strange
Feeling (Strayhorn) ; Fleurette africaine (The African Flower) (Ellington)
; Cottontail (Ellington) ; Sophisticated Lady (Ellington) ; Passion
Flower (Strayhorn).
Ce disque, en hommage à
la musique de Duke Ellington et Billy Strayhorn, est sûrement le plus accessible
des enregistrements de James Newton. On retrouve le flûtiste virtuose entouré
d'une belle brochette de musiciens, en particulier le fantastique saxophoniste
Arthur Blythe. Newton réussit le pari de rendre hommage sans imiter servilement
; ses arrangements sont modernes, tout en respectant l'esprit de la musique d'Ellington.
Et le solo du leader sur Black and Tan Fantasy devrait suffire à
faire taire à tous jamais ceux qui reprochent au flûtiste un prétendu
manque de feeling ! Pas étonnant donc qu'à sa sortie, cet album
ait été élu par Downbeat meilleur disque de l'année.
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Michel
Edelin : Un vol d'ibis 1988 Open
; durée totale : 57'48'' | |
Musiciens : Michel Edelin
(fl 1-4, 6-10 et 12-14; alto fl 5, 9 et 11 ; picc 12) ; Mico Nissim (p & kbds1-7,
9, 10, 12 et 14) ; François Méchali (b 1-7, 9-12 et 14) ; Peter
Gritz (dms1-7, 9, 10 et 12).
Titres : Churchy Blues (Edelin)
; Mal's Mood (Edelin) ; Swallows Park (Edelin) ; Move Up
(Edelin) ; Secret Island (Edelin) ; Ibis Flight (Edelin) ; Pizza
Banlieue (Edelin) ; Brillant Corners (Monk) ; Manege (Edelin)
; Noonday (Edelin) ; Pas encore (Edelin) ; Sens Set (Edelin)
; Crepuscule with Nelly (Monk) ; No Ballad (Edelin).
Michel
Edelin a visiblement tenu à soigner ce qui demeure à ce jour un
des deux albums studio enregistrés sous son propre nom : les compositions
sont intelligentes et variées, leur traitement original, et les musiciens
(spécialement Méchali) excellents. Le flûtiste est à
l'aise quel que soit le style du morceau, et passe sans difficulté du blues
musclé (Churchy Blues) à la ballade (Noonday). Ses
performances en solo absolu (le deux reprises de Monk) sont également très
convaincantes. Un disque original, très personnel, qui illustre à
merveille les possibilités de la flûte comme instrument de jazz.
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